Après avoir manqué d'être annulé, le 16ème sommet de Naples s'est ouvert hier soir. Les discussions entre le chef du gouvernement italien, Romano Prodi et le président Chirac ont débuté ce matin. L'ambiance entre les deux pays s'était brusquement tendue, il y a deux jours, après les déclarations du président français. Celui ci s'était en effet inquiété de la capacité de la lire italienne à pouvoir répondre aux critères de Maastricht, dans les temps impartis par le traité.
Ces petites phrases du président français avaient provoqué la colère des italiens. Romano Prodi avait alors menacé de suspendre le sommet, tandis que l'ambassadeur de France à Rome se voyait signifier le "vif mécontentement" du Premier ministre. L'effervescence était également sensible dans la presse italienne, qui titrait rageusement "Chirac attaque l'Italie". Devant le gonflement de cette crise diplomatique, Jacques Chirac avait donc téléphoné à Prodi, afin de calmer les esprits et d'alléger le climat du sommet à venir.
Lorsqu'a commencé hier le dîner d'ouverture du congrès de Naples, la courtoisie des relations avaient pris le pas sur les dissensions. Romano Prodi a accueilli Jacques Chirac dès son arrivée à l'aéroport et les deux hommes ont échangé une longue poignée de main. C'est donc dans une apparente atmosphère de confiance retrouvée que les deux dirigeants vont évoquer le projet de monnaie unique. Le gouvernement italien doit convaincre ses partenaires de la validité de son prochain budget. Il semble s'être rallié à la nécessite de suivre aux plus près les critères de Maastricht (notamment la réduction des déficits publics et la réintégration de la lire dans le SME, à une parité acceptable par les autres membres de l'Union européenne). Le France et l'Italie ont pour l'instant déjà profité de cette matinée pour réaffirmer l'amitié profonde qui unit les deux pays.